Mise à mort du travail



Mise à mort du travail - La destruction 1/3


Dans un monde où l'économie n'est plus au service de l'homme mais l'homme au service de l'économie, les objectifs de productivité et les méthodes de management poussent les salariés jusqu'au bout de leurs limites. Jamais maladies, accidents du travail, souffrances physiques et psychologiques n'ont atteint un tel niveau. Les histoires d'hommes et de femmes que nous rencontrons chez les psychologues ou les médecins du travail, à l'Inspection du Travail ou au conseil de prud'hommes nous révèlent combien il est urgent de repenser l'organisation du travail.


Mise à mort travail - L'alinénation 2/3

Le réalisateur s'est installé dans une entreprise anodine, une entreprise comme il en existe aujourd'hui des dizaines de milliers dans le monde : Carglass. Mondialisée, standardisée, Carglass est une filiale du groupe anglais Belron présent dans plus de 30 pays du monde. Ici, deux credo : une productivité maximale et un client roi totalement satisfait... Deux notions qui, aujourd'hui, dans toutes les entreprises de services du monde, imposent la mise en place de nouvelles formes de management.


Mise à mort du travail - La dépossession 3/3

L'histoire nous transporte d'une usine Fenwick -- un fabricant industriel de matériel de manutention implanté dans le centre de la France -- jusqu'aux arcanes de la finance new-yorkaise. Petite entreprise française, créée il y a 150 ans, aujourd'hui filiale d'un groupe allemand, Fenwick a été rachetée en 2006 par Henry Kravis, l'un des financiers les plus redoutés des États-Unis. Un homme à la tête du fonds d'investissement KKR, dont les ventes annuelles dépassent celles de Coca-Cola, Disney et Microsoft cumulées. Pour les salariés de la société, ce rachat marque un tournant radical, comme dans bon nombre de compagnies à travers le monde, rachetées elles aussi par de puissants actionnaires. L'objectif de KKR est de faire "cracher" un maximum de cash à l'entreprise, afin de rembourser la dette contractée lors du rachat de l'entreprise sous forme de LBO. Ce qu'il faut retenir, c'est que le seul objectif de KKR, c'est de faire le maximum de profit, sans aucune considération pour les hommes et femmes des entreprises rachetées. Fenwick va donc être systématiquement mise sous pression. Et cela se fera avec l'aide de consultants et de cadres de l'entreprise. Une réalisation efficace, qui allie rigueur sociologique, enquête journalistique et dramaturgie, avec les interventions d'observateurs pertinents - et notamment Vincent de Gaulejac, sociologue, Laurent Hebenstreit, éditeur, Christophe Dejours, psychanalyste, Paul Jobin, sociologue, et Frédéric Lordon, économiste - nous convie à examiner comment, sous couvert d'élimination des gaspillages, de recherche de l'excellence, se met en place un véritable outil d'aliénation. La contrainte de la finance actionnariale est devenue tellement impérative pour les entreprises qu'elle exige l'ajustement instantané. Tout de suite, il faut réduire la voilure, faire les plans sociaux, maintenir comme on peut le profit trimestriel pour la prochaine confrontation avec les investisseurs. C'est un monde dans lequel il n'y a plus aucune marge de manœuvre. Tout le monde est pris à la gorge de partout. Ça se diffuse comme la peste et le choléra réunis dans toute l'économie. Frédéric Lordon, économiste


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